Malgré leur première victoire contre Belkhadem, les animateurs du mouvement de redressement du FLN n’entendent pas s’arrêter à cette bataille. Elle constitue une première étape, un premier objectif, selon son coordinateur, Abdelkrim Abada. Réunis hier au siège du mouvement à Alger, les coordinateurs de wilaya ont réitéré leur attachement au parti mais se sont engagés à poursuivre le travail pour le remettre sur sa voie originelle.
Il a été surtout question du prochain secrétaire général qui doit répondre à un profil irréprochable “clean” dans tous les sens du terme, compétent mais surtout consensuel. Car, sa mission est de corriger la trajectoire du parti, de le remettre sur les rails et parce qu’il aura hérité d’un lourd fardeau qui est les effets de la crise. Il aura la charge de la lutte contre la corruption qui a profondément touché le parti, un phénomène, cette “honte” qui n’est pas dans les valeurs du parti, a souligné Abada.
Aucun des cadres redresseurs n’a, cependant, avoué sa préférence pour un candidat sachant que certains noms ont été avancés. Ils ont, par ailleurs, dénoncé ceux qui manœuvrent pour compliquer davantage la situation. Autrement dit pour ramener ceux qui sont responsables au même titre que Belkhadem dans la crise du parti. “Ils vont beaucoup perdre avec le départ de Belkhadem, ils ont payé cher et ils veulent garder leurs privilèges”, a affirmé Abada. Ce qui explique, selon lui, leur agitation. En plus de la cour de Belkhadem, les redresseurs accusent également “les maquisards du 19 mars”, les soldats de la 25e heure, qui ont attendu jusqu’au départ du secrétaire général pour se manifester et essayer de se placer. On aura compris qu’il s’agit des ministres qui ont signé la lettre réclamant le départ de Belkhadem et dont certains sont prétendants à son poste. “Il ne s’agit pas d’enlever Belkhadem pour nous ramener Abdelaziz”, a ironisé Khaldi. Cela d’autant plus que, selon lui, ces derniers ont fait partie du noyau pour le choix des membres du BP, ils ont fait partie des commissions des élections depuis 2007 jusqu’à 2012.
Pour Boukerzaza, il faut se conformer aux statuts du parti et ressouder les rangs. Et de dénoncer la prise de décision en dehors des instances du parti. “Comment se prennent les décisions dans le parti ?”, a-t-il interrogé avant de répondre : “Partout sauf dans les instances”.
L’ancien ministre de la Formation professionnelle a déclaré, pour sa part, que le travail du mouvement se poursuivra jusqu’à ce que la sérénité revienne, que le FLN revienne à son chemin d’origine et propose la réhabilitation de tous les exclus et marginalisés. Autre proposition, la reprise des travaux de la session du CC pour désigner le successeur de Belkhadem et passer ensuite à la restructuration de la base.
Par ailleurs, Abada a tenu à préciser que le MRA n’est pas tuteur du parti et ne se considère pas en tant que tel. “Nous sommes des membres avec un avis, des positions et des convictions que nous défendons dans les instances. Nous sommes sortis du cadre parce que le SG a fermé toutes les portes. Il n’y avait aucune instance où exprimer un avis contraire”, a-t-il dit. Il a appelé, enfin, à unifier les rangs du parti considérant qu’il n’y a pas deux ailes dans le comité central et qu’il est temps d’aller ensemble pour le parti. Pas un seul mot cependant sur la concertation et les négociations entamées par Belayat et d’autres cadres influents au sein du parti.
D B